La ville de Lyon prévoyait mi 2016 de renouveler son parc applicatif par un financement pluriannuel très conséquent. « L’opération « Maintien en condition opérationnelle applications métier » a pour objet de permettre d’effectuer le renouvellement ou les évolutions majeures sur le parc applicatif de la Ville de Lyon…».
L’éditeur de la solution aurait informé de l’arrêt des évolutions sur la version acquise par la ville en 2014 avec pour conséquence la nécessité d’effectuer un changement de version majeure. Etant donné les impacts d’un tel changement, que ce soit sur le plan technique ou fonctionnel, mais également sur les ressources humaines, la Ville de Lyon a choisi de remettre en concurrence la solution en lançant une nouvelle consultation.
Le changement d’outil était programmé ultérieurement mais les contraintes règlementaires et les réformes à venir dans le domaine métier de la gestion des Ressources Humaines (accord PP CR, Loi de finances 2016, RIFSEEP, IFSE, DSN, Impôts à la source, …), nécessitaient d’avancer la mise en oeuvre de ce projet dès début 2017 avec un investissement estimé à 2,2 M€. Le montant global de l’opération étalé jusque 2020 est lui estimé à 5 175 000 €
Pour autant la métropole de Lyon de son côté et presque simultanément, lance d’autres consultations pour des prestations informatiques en décembre 2016.
On peut relever entre autre 4 500 000 € HT pour gérer des évolutions de l’infrastructure informatique qui lui est propre sur 3 ans ; la fourniture et la mise en oeuvre d’un logiciel de gestion des temps, activités et plannings avec les prestations associées adapté aux besoins de la métropole (pour la gestion évolutive des absences entre autre)-pour 500 000 € HT sur 4 ans ; la réalisation de prestations informatiques dans le domaine des applications métier et du décisionnel pour 800 000 € HT sur 4 ans. Et enfin un accord-cadre sur 4 ans de 2 400 000 € HT pour le pilotage et la coordination de projets informatiques, études comparatives et tests.
Le total des dépenses engagées (sur 4 ans) par la Métropole, au titre de ces 4 commandes serait supérieur à 8 millions d’€ HT.
Les élus nous ont « vendu » la création de la Métropole de Lyon pour réaliser des économies d’échelle. Toute fusion d’entreprises vise en principe à diminuer les frais de gestion et logistiques. Certes il s’agit en l’espèce de deux structures différentes Métropole et Ville de Lyon mais gérant des personnels de statuts et de fonctions similaires. On va nous répondre que toute forme de mutualisation (administrative ou technique) est proscrite (principe de spécialité de chaque collectivité). Sauf que l’article 8 du code des marchés publics autorise la mutualisation par le biais d’un groupement de commande qui resterait instruit par des services séparés.
« Les groupements de commande, dépourvus de personnalité morale, permettent aux acheteurs publics de coordonner et de regrouper leurs achats pour, notamment, réaliser des économies d’échelle. Ils leur permettent également de se regrouper, pour choisir le ou les mêmes prestataires pour tous les types de marchés. ».
Une fois de plus CANOL constate que nos élus, dépassant sans doute leur seuil de compétence, ne font preuve d’aucun zèle pour économiser des dépenses importantes !