Le Conseil Métropolitain du 15 mars a voté la création d’une nouvelle aide en direction des jeunes en situation de précarité.
Elle est de 400 € si le jeune n’a eu aucune ressource d’activité et de 300 € si cette ressource est inférieure à 400 €. Ces montants seront fixés pour une période de 3 mois dans la limite d’une durée maximale de 24 mois, définie de manière continue ou discontinue. Le budget annuel envisagé est de 10 000 000 € pour 2 000 allocataires.
Les personnes éligibles sont les jeunes sans soutien et en situation de précarité répondant aux critères suivants :
Âgés de 18 à 24 ans révolus, français ou étranger en situation régulière, résidant sur la Métropole de Lyon depuis au moins 6 mois, sortis du système éducatif, ne bénéficiant ni du revenu de solidarité active, ni de l’allocation aux adultes handicapés, ni de l’allocation éducation de l’enfant handicapé, ni de la garantie jeunes ou du contrat jeunes majeurs, ayant de faibles ressources d’activité (400 €/mois), ne bénéficiant pas du soutien financier des parents ou d’un tiers. Ces critères sont cumulatifs.
Si l’objectif de cette allocation est louable, on peut craindre que :
- comme pour le RMI, devenu RSA pour cette raison, le volet insertion soit complètement perdu de vue, cette aide ne constituant alors qu’une allocation supplémentaire sans contrepartie ;
- cette aide unique dans la région, crée un afflux de candidats potentiels par effet d’aubaine ;
- Enfin sur le fond, se pose le problème de savoir si une telle mesure est de la compétence des collectivités locales.
Élisabeth Borne, ministre du Travail et de l’Emploi, a récemment déclaré son opposition à un RSA Jeune, lui préférant la « Garantie Jeunes » qui constitue à ses yeux un outil d’insertion efficace (Le Monde 24/02/2021).
On peut aussi noter à ce sujet que les présidents des Conseils Départementaux réclament depuis plusieurs années une renationalisation du RSA, car sa croissance incontrôlée menace leurs équilibres budgétaires.
Il n’est pas certain que la Métropole ait le droit de délivrer une telle allocation, mais elle en fait un coup politique que l’opinion dopée à l’argent public appréciera peut-être.
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