La presse s’est fait l’écho du souhait de la Métropole de Lyon de transférer la gestion de l’eau, assurée aujourd’hui par EAU DU GRAND LYON, une filiale de VEOLIA, en régie publique, c’est-à-dire par du personnel du Grand Lyon.
Ce transfert se ferait début 2023, à l’échéance du contrat actuel. Une partie importante du personnel serait repris par le Grand Lyon.
Au vu des arguments évoqués par la Métropole, CANOL, qui regarde le point de vue du contribuable et de l’usager, se pose la question de l’intérêt de cette solution :
- « Une meilleure préservation de la ressource » qui ne changera rien à la situation actuelle :
- Stratégie d’approvisionnement à long terme toujours déterminée par le Grand Lyon ;
- Des garanties de préservation pour les fuites de réseau déjà contractuelles peuvent être renforcées régie ou pas !
- La réduction de l’usage des pesticides par les agriculteurs est de la compétence du Grand Lyon et non celle du délégataire.
- Il est nécessaire que ce service pour les habitants soit aujourd’hui plus abordable, en imaginant une tarification sociale et progressive » : rien n’empêche de modifier la tarification actuellement. Il suffit de le signifier au délégataire en conservant la même enveloppe et en garantissant l’équité entre les usagers.
- La continuité du service sera évidemment assurée en s’appuyant sur les compétences et les savoir-faire du personnel d’Eau du Grand Lyon qui sera repris par la Métropole, mais :
- Le personnel le plus jeune et le plus dynamique sera tenté de rester chez VEOLIA pour bénéficier de statuts moins figés que ceux de la fonction publique territoriale. Comment trouvera-t-on des fonctionnaires compétents pour y suppléer ?
- Le statut de la fonction publique n’est pas du tout adapté au caractère industriel et commercial de ce type de service ;
- La responsabilité, en particulier sanitaire, ne sera plus déléguée.
- « Il n’y aura pas de changement tarifaire, dans un premier temps du moins »: donc quel intérêt de changer alors que :
- Le président de la Métropole déclare être satisfait du service actuel ;
- CANOL a démontré que le Grand Lyon a bénéficié d’excédents de 109,7 millions d’euros depuis le début du contrat actuel, qui ont servi à rembourser des emprunts et peuvent d’ores et déjà financer des investissements à long terme ;
- Les budgets eau et assainissement financés par ce service, montrent fin 2019, des capacités de remboursement respectives de 2 et 2,7 années, alors que les durées d’amortissement habituelles du secteur sont souvent supérieures à 30 ans, voire 100 ans !
- Enfin en prenant l’exemple du traitement des déchets de l’usine de Rillieux, son délégataire émet régulièrement des rapports d’activité précis, qui sont en revanche, totalement absents pour la régie de l’usine de Gerland.
Toutes les alternatives à l’option Régie ayant été écartées par principe, CANOL craint que le transfert en régie se traduise par :
- Des coûts supplémentaires d’une croissance du personnel ;
- Un contrôle réduit de l’exploitant par manque de transparence comme c’est la coutume dans la gestion du Grand Lyon;
- Un risque important de baisse de la qualité du service ;
- Une moins grande maîtrise du prix de l’eau.
Nous ne voyons pas l’intérêt qu’apporte ce changement.
Tweet |