Voici un résumé de l’analyse FIPECO (Finances Publiques et Economie, association sans but lucratif), sur la situation des finances publiques locales en 2020 telle qu’elle apparait dans le compte des « administrations publiques locales » (APUL).
Depuis 1993, le résultat des APUL oscille entre un excédent de 0,2 point de PIB et un déficit de 0,5 point. Il est resté dans cet intervalle avec un déficit qui est passé de moins de 0,1 point de PIB en 2019 à 0,2 point en 2020. Cette aggravation est très modérée au regard de celle du déficit de l’ensemble des administrations publiques en 2020. La dette des APUL a augmenté de 20 Md€ en 2020 pour atteindre 230 Md€, soit un niveau inédit de 10,0 % du PIB.
À périmètre constant, les recettes des APUL ont diminué de 3,4 Md€, soit de 1,3 %. Leurs recettes fiscales ont baissé de 5,1 Md€ et leurs ventes de produits et services ont diminué de 2,9 Md€, ce qui a été en partie compensé par une hausse de 4,9 Md€ des transferts en provenance de l’État.
À périmètre constant, les dépenses des APUL sont restées quasi-stables en euros courants en 2020. Leurs investissements ont diminué de 4,0 Md€, du fait notamment de l’impact des élections municipales et des contraintes sanitaires sur les dépenses d’équipement des communes, mais leurs prestations sociales et autres transferts ont augmenté d’autant. Leurs dépenses de personnel ont été accrues de 1,3 Md€ mais leurs autres dépenses de fonctionnement ont été réduites d’autant. La valeur du PIB ayant diminué, les dépenses des APUL sont passées de 11,2 % du PIB en 2019 à 11,8 % en 2020.
L’impact de la crise sanitaire s’est particulièrement fait sentir dans les 80 territoires urbains métropolitains. Ceux-ci ont vu leurs recettes de fonctionnement fléchir de 1,3 %, avec de fortes baisses de recettes tarifaires sur leurs équipements sportifs ou culturels, crèches, cantines scolaires. Dans le même temps, leurs dépenses exceptionnelles ont grimpé de 12,6 %, entre les achats de masques ou les mesures de soutien aux acteurs économiques.
Pour le projet de loi de finances 2022, les grandes villes et métropoles plaident pour une compensation des charges et pertes de recettes liées à la crise sanitaire. Une demande dont le 1er ministre Jean Castex, a promis tenir compte. La crainte ne porte pas forcément sur 2021, mais plutôt sur des répercussions en 2022 et 2023.
La dette des APUL françaises (10,0 % du PIB) était inférieure à la moyenne européenne (14,1 %) à la fin de 2020. Mais la part des dépenses publiques payée par les administrations territoriales est particulièrement faible en France (19 % en 2020 pour une moyenne européenne de 31 %).
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