Lors du conseil municipal de septembre, Mme Gay a présenté une résolution, adoptée, sur la vente de biens immobiliers entrés dans le patrimoine municipal par suite de deux donations. Cette cession se fera par adjudication. Ce mode de cession a été expérimenté en 2016 dans le but d’une meilleure valorisation. Mme Gay a noté avec satisfaction qu’en 2017, 5 lots ont été vendus pour un total de 1 294 000 € pour une mise à prix globale de 391 000 € et surtout une estimation de France-Domaine de 637 000 €. Le conseiller Tête « s’est réjoui que nous mettions en vente aux enchères nos biens immobiliers et non du gré à gré» et « Les chiffres montrent positivement combien on gagne maintenant mais négativement (…) ce qu’on perdait avant ».
Faisait-il allusion au dossier Grôlée ? Ce magnifique ensemble immobilier a été vendu fin 2004 pour 87,2 M€ à un fonds américain qui moins de 2 ans plus tard a revendu les seules surfaces commerciales pour plus de 100 M€, gardant ainsi « gratuitement » 24300 m² de locaux dans les étages. En défalquant 10 % de surface en partie commune et avec un prix de vente de 4600 € le m², inspiré de ventes constatées dans ce secteur en 2015-2016, on obtient plus de 100 M€ de valorisation. La procédure de vente choisie permet-elle au moins de sélectionner l’acheteur le plus approprié ? En réalité ces surfaces commerciales sont passés entre les mains d’un fonds d’investissement américain, puis une filiale foncière d’UBS basée à Jersey avant d’aboutir dans l’escarcelle du fonds souverain émirati…Dans ce processus, à combien s’élève le manque à gagner de la ville de Lyon ? A des millions d’€ à coup sûr !
Plus récemment en 2017 la Métropole de Lyon a vendu un immeuble d’activité de 834 m² à l’angle des rues Ste Hélène et de la Charité pour moins de 2000€ le m². Un promoteur immobilier qui avait vu sa proposition mieux disante (plus de 3000 €/m2) retoquée a porté l’affaire au Tribunal Administratif qui l’a débouté argumentant que le prix était conforme à l’estimation de France-Domaine…dont les estimations, on l’a vu, sont très nettement inférieures au marché.
Les magistrats du TA ne sont décidément pas très curieux des prix du marché et pourraient prendre des leçons auprès des services des impôts fonciers nettement plus perspicaces !
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