On sait que les tentatives pour réduire le millefeuille territorial ont été vaines, et la compétition entre chacune des couches pour conserver ou accroître ses « compétences » sans pour autant avoir capacité de les exercer, en sont la cause.
Ainsi, la Région, qui est de fait le maître d’ouvrage pour les lycées depuis environ 35 ans fait appel à des moyens extérieurs. Deux solutions s’offrent à elle :
- Se faire aider grâce à une assistance à maîtrise d’ouvrage ;
- Confier par contrat de mandat la maîtrise d’ouvrage à un tiers.
La seconde option suppose une totale confiance dans le mandataire qui décide à la place du maître d’ouvrage en titre.
La Région ARA vient ainsi de passer deux contrats de mandats :
- Mandat de maîtrise d’ouvrage et ATMO pour la réhabilitation du site de Charbonnières les Bains, d’un montant de 349 160 €;
- Mandat de maîtrise d’ouvrage pour diverses opérations immobilières d’un montant global de 5 200 000 € en 3 lots.
Dans les deux cas, le contrat a été attribué sur la base de critères de sélection dont la nature et la pondération permettent un choix discrétionnaire, le prix est pondéré à 40 %, les autres critères sont subjectifs. L’observateur non averti pourra se laisser convaincre que la Région est prête à payer le prix pour bénéficier des compétences les plus pointues.
Les attributaires sont des groupements dont le chef de file est la SERL (société d’équipement de la région de Lyon). Or, on se souvient que la SERL s’est brillamment illustrée dans le mandat de maîtrise d’ouvrage confié par le département du Rhône pour la construction du Musée des Confluences. Elle s’était alors engagée à faire construire le musée pour un montant global de 400 millions de francs (61 M€), et le montant de l’opération a finalement dépassé les 300 M€.
Ces tristes performances auraient dû lui interdire pour longtemps l’exercice du mandat de maîtrise d’ouvrage.
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