Les aéroports de Lyon Saint-Éxupéry et Bron ont été privatisés en 2016. Un consortium emmené par Vinci Airports a racheté les 60% détenus par l’État, le solde restant la propriété de collectivités territoriales. Le consortium a déboursé 535 M € pour acquérir l’exploitation de Saint Éxupéry ; les bâtiments et surtout la réserve foncière de 950 hectares restant publics.
Depuis, la croissance annuelle du trafic passagers a plus que doublé (8 % par an) alors que celui de son concurrent direct, Genève n’a progressé que de 2 % à 2,5 % par an. Pour la première fois depuis dix ans, le Conseil international des aéroports (ACI) a attribué à un aéroport français, Lyon Saint-Exupéry, le prix du meilleur aéroport européen de l’année parmi ceux accueillant de 10 à 25 millions de passagers par an.
Une récente analyse a mis en avant le fait que de forts dividendes ont été versés : 2016 et 2017 : 2,4 M€ ; 2018 : 28,7 M €, dont 7 M € pour la CCI qui en a bien besoin, et 4,2 M € pour les collectivités territoriales (Métropole, Région, Nouveau Rhône), soit 40% à des collectivités publiques. D’autre part, il est relevé que le département de l’Isère verse à Vinci 1, 8 M € par an pour que l’aéroport de Grenoble puisse fonctionner car peu rentable. Faut-il pour autant condamner le fait de subventionner l’exploitation d’aéroports déficitaires ?
La France est le pays où il y a le plus d’aéroports (84) au monde par rapport au trafic passagers ; la très grande majorité des petits aéroports étant très déficitaires. La solution serait de supprimer les aéroports de Grenoble, Chambéry et Saint-Etienne en rabattant les passagers vers Saint-Éxupéry par bus ; Air France vient d’ailleurs de renforcer ce service.
Dans ces conditions, on sortirait du système français absurde qui consiste à financer des services déficitaires par toutes formes d’impôts et taxes. Mais pour prendre ce type de décision, il faut du courage politique.
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