Il y a des coïncidences tellement stupéfiantes qu’elles deviennent preuves.
La France a quasiment disparu de l’art contemporain et vit en quelque sorte sur son passé. Les artistes français n’apparaissent pas dans le classement d’Artprice (référence mondiale) car ils sont tous nés avant 1945. Le dynamisme de Londres, première place pour le marché européen, la fait figurer dans la même catégorie que New York et Hong Kong, loin devant Paris. Elle représente 77% de l’ensemble du marché européen et 10 fois plus que le marché français. Bizarre depuis que nous avons un ministère et des subventions à la Culture (1959), l’art contemporain français ne cesse de décliner !
En 1983 pour y remédier, on en rajoute une couche : le ministère de la Culture, dont le rôle consistait à protéger le patrimoine et à mettre les arts et leur pratique à la portée de tous, devint en quelques mois une administration ayant pour mission de diriger aussi la création ! Des institutions Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC, DRAC, CNAC, etc.) et un corps de fonctionnaires, les « inspecteurs et conseillers de la création », furent créés pour encadrer l’art.
Un rapport sur les vingt-trois FRAC de la Fondation IFRAP, montre que pendant les trois dernières décennies, les fonctionnaires de la création autoproclamés « experts scientifiques », n’ont pas livré les critères de leurs choix hors du cercle administratif décisionnaire, ne les ont ni rédigés, ni justifiés. Contrairement à ce qui est obligatoire dans d’autres pays et en particulier en Allemagne où aucun achat ne peut se faire sans que les critères ne soient consignés par écrit avec le prix de l’œuvre dûment mentionnée. Ils n’ont pas donné le prix des œuvres, le lieu d’achat et l’identité des vendeurs. Ils n’ont pas subi de contrôle administratif sur leurs décisions d’utilisation de l’argent public. Les chiffres fournis par les organisateurs d’expositions, qui dépassent rarement 2 000 visiteurs, ne sont pas ventilés par catégories ni entre payants et gratuits.
Cependant, en pleine crise du Covid-19, le directeur du FRAC Auvergne vient d’apporter un éclairage inattendu en déclarant : « Nous n’avons pas de perte de chiffre d’affaires à déplorer à proprement parler, c’est pourquoi nous ne demanderons aucune aide supplémentaire. […] Nous avons choisi d’adopter une position citoyenne et éthique. » La fédération des FRAC (Platform) indique par ailleurs que ses membres n’auront pas besoin de recourir au chômage partiel.
En clair, tout va bien les FRAC n’ont pas besoin de public pour vivre ni d’argent supplémentaire !
Évidemment la fusion régionale avec Rhône-Alpes n’est pas du tout envisagée puisque la FRAC Auvergne va s’installer en 2021 sur un tout nouveau site à Clermont-Ferrand (2000 m2 pour 12,3 millions d’euros).
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