La Métropole de Lyon vient de présenter un nouvel outil, co-créé auprès d’une startup lyonnaise, Gen’éthic avec une plateforme gratuite ouvertes aux entreprises, pour mesurer leurs impacts environnementaux et sociaux. Sa création est prise en charge par le Grand Lyon, à hauteur de 40.000 euros.
Il s’agit de s’auto-évaluer sur les aspects : « inclusion et justice sociale », « soutenabilité économique », « viabilité environnementale », « santé et bien-être au travail », « gouvernance et coopérations », et « activité à impact positif ».
« Les entreprises, comme les citoyens, sont engagées dans la transformation de leur modèle. L’étape du diagnostic est cruciale : quels sont les impacts sociaux et environnementaux positifs à promouvoir et négatifs à réduire ? », estime le président EELV Bruno Bernard pour justifier son engagement.
« … la note d’une entreprise demeurera sa propre note et ne conduira pas une entreprise à être avantagée ou désavantagée », assure le président EELV, lors des 600 millions d’euros d’achats effectués chaque année par la collectivité. Qui peut le croire ? De là à aller jusqu’à subordonner certaines aides ou contrats, aux résultats de ce questionnaire ?
Voilà une application en prolongement direct de la loi PACTE concernant toutes les entreprises, individuelles ou sociétaires. Ainsi le développement de l’entreprise ne saurait être dans le sens du profit ou autre objectif poursuivi par les parties prenantes, il doit se faire en considérant les enjeux sociaux et environnementaux de son activité. Quel texte et quel juge pourront mesurer cette obligation extracontractuelle ? Tous les projets pour voir les entrepreneurs et les actionnaires tenus de respecter un « objectif social » reposent sur une totale incompréhension de l’origine et de la destination du profit. Entreprendre avec profit c’est prouver que le service a été bien rendu à l’appréciation du client et lui seul. Dans un marché ouvert et concurrentiel la manipulation durable est pratiquement impossible. L’observation montre que c’est en fait le consommateur qui génère les inégalités en évaluant de manière sélective les prestations de chacun des acteurs.
La vérité des prix et des coûts n’est pas respectée quand les prix sont fixés, des discriminations fiscales ou réglementaires avantagent certains producteurs ou certains produits, quand les subventions et les aides publiques faussent la concurrence.
Un entrepreneur ou un gestionnaire qui réussit est précisément quelqu’un qui sait gérer son entreprise de manière à satisfaire au mieux les objectifs propres des salariés ou des clients, faute de quoi il risque fort de faire faillite. En ce sens on peut dire que les entreprises constituent un moyen de réaliser tous les objectifs « sociaux », c’est-à-dire tous les objectifs de ceux qui sont partie prenante (propriétaires, salariés, clients, etc.).
S’arroger le monopole du cœur avec les moyens que donnent la fiscalité et la dette publique est donc doublement nuisible !
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