Nous avons analysé l’exercice 2020, qui a vu le changement d’équipe métropolitaine à fin juin et a subi les péripéties de la pandémie.
Nous avons fait la comparaison avec l’exercice précédent en tenant compte des budgets annexes et en faisant les calculs par habitant, la population s’étant accrue de 0,1% (2 000 habitants). Les principaux chiffres sont les suivants :
montant global (K€) | montant par habitant | croissance par habitant | ||||
2019 | 2020 | 2019 | 2020 | Montant | % | |
recettes fonctionnement | 2932926 | 2 988 713 | 2 095 € | 2 132 € | 37 € | 1,8% |
dotations de l’Etat | 548252 | 532 532 | 392 € | 380 € | – 12 € | -3,0% |
Fiscalité | 1844353 | 1 876 469 | 1 317 € | 1 338 € | 21 € | 1,6% |
dépenses fonctionnement | 2386597 | 2 487 558 | 1 705 € | 1 774 € | 70 € | 4,1% |
dépenses de personnel | 434744 | 461 806 | 311 € | 329 € | 19 € | 6,1% |
ratio personnel/fonct. | 18,2% | 18,6% | ||||
Epargne brute | 546329 | 501 155 | 390 € | 357 € | – 33 € | -8,4% |
Epargne nette | 252015 | 331 763 | 180 € | 237 € | 57 € | 31,5% |
Dépenses d’équipement | 629126 | 790 120 | 449 € | 564 € | 114 € | 25,4% |
Dette au 31/12 | 1971353 | 2 085 383 | 1 408 € | 1 487 € | 79 € | 5,6% |
Les recettes de fonctionnement :
- Elles augmentent par habitant (+1,8%)
- Les dotations de l’Etat diminuent légèrement : -16 M€(-3%). Elles avaient augmenté de 23 M€ en 2019.
- La fiscalité augmente de 36 M€ (hausse par habitant de 1,6%) du fait de la dynamique des taxes “ménages” (+1,6%/hab) et des taxes “entreprises” (+5,3%); de nouvelle hausse des recettes de droits de mutation, +2,7% (7 €/hab); de la baisse de 25% du produit de la taxe sur l’essence (TICPE) qui n’a eu qu’une influence de -2 €/hab, celle de la taxe de séjour de 12% (-1 €/hab); Les recettes de péage ont baissé de 26% : -12 M€.
Dépenses de fonctionnement :
- Elles augmentent de 53,9 M€ (+2,1%/hab). Cette variation est due essentiellement à la hausse de 2 7 M€ des frais de personnel (+6,1%/hab.)
- Les effectifs ont augmenté de 143 agents (+1,8%) avec une forte augmentation des titulaires : +230 agents.
Vous trouverez l’analyse du bilan social de la Métropole dans un autre article de ce bulletin.
L’épargne (ou capacité d’investissement)
- L’épargne brute a diminué de 43 M€ (-8%)
- L’épargne nette est en forte hausse : + 79 M€ (+31,5%). Ceci tient au fait que l’on a remboursé beaucoup moins d’emprunts qu’en 2019 : 169 M€ au lieu de 294.
Les dépenses d’équipement :
- Elles augmentent fortement de 161 M€ : cela tient à 2 facteurs principaux :
En fin de mandat, on essaie d’atteindre l’objectif que l’on s’est fixé pour la PPI en début de mandat : 3 520 M€. On arrive à 3 533 M€… mais en 7 ans au lieu de 6 ! Et 101 M€ ont été distribués aux entreprises pour les aider à surmonter leur baisse de chiffre d’affaires provoquée par la pandémie. La Métropole a doublé les aides de l’Etat pour 101 000 bénéficiaires.
La dette :
- Du fait de la baisse des remboursements d’emprunts (-125 M€) et d’une très forte augmentation des sommes empruntées (+167 M€), elle atteint 2 085 M€. La capacité de remboursement, qui était de 3,6 années passe désormais à 4,1 années.
Les dépenses nettes de fonctionnement par domaine
- Elles augmentent globalement de 6,3%. La comparaison avec 2019 est faussée dans la mesure où une grande partie des dépenses précédemment affectées aux services généraux a été imputée à l’enseignement, à la santé et action sociale ou à l’aménagement du territoire. En sens inverse, les recettes des services généraux se sont accrues de 10 M€. Des explications ont été demandées en juillet à la Métropole. Nous attendons sa réponse.
- Indépendamment de ces mouvements, on constate une forte hausse des dépenses sociales, en particulier celles liées au RSA : +27,7 M€ (+10,8%/hab.). L’évolution du RSA dans le Rhône fait l’objet d’un article séparé dans ce bulletin.
Les budgets annexes :
- Le nouveau budget annexe de gestion des déchets a affiché un nouvel excédent de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) de 27,6% (24,9 M€) sur le coût du service. Les budgets de l’eau et de l’assainissement ont montré des excédents respectifs de 4,1 et 10 M€. Les usagers ont donc payé en 2020 un montant supérieur de 7% au coût d’exploitation du service.
En conclusion,
La nouvelle équipe métropolitaine, qui a bénéficié d’une situation financière saine à son arrivée, a commencé à la détériorer :
- Augmentation des effectifs
- Augmentation des dépenses fonctionnelles
- Largesse dans l’attribution d’aides aux entreprises lors de la pandémie en surplus des aides de l’Etat
- Continuité dans les excédents pris aux contribuables dans les domaines des ordures ménagères (TEOM), de l’eau et de l’assainissement. Ces excédents illégaux confortent nos actions en justice
- Croissance de la dette
Nous avons déjà démontré que la création de la Métropole et sa gestion lors de la mandature précédents généraient un fiasco financièrement. Les premiers résultats de ce nouveau mandat ne vont pas vers une amélioration de la situation, bien au contraire.
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