Parmi les innombrables marchés dont l’utilité paraît pour le moins douteuse, nous avons remarqué des marchés de reprographie ou d’impression, un avis de la Métropole de Lyon pour 1,2 millions d’€ ou celui de la ville de Lyon pour 2,8 millions d’€.
A l’heure de la dématérialisation, ça nous étonnait un peu. Mais la lecture de l’ouvrage d’Agnès Verdier Molinié nous apporte un éclairage. Voici ce qu’on peut lire aux pages 135-136 :
« Où est l’Etat en mode start-up ? Où est passée la République numérique ? Dans les limbes.
En face de la numérisation vient de naître le concept imbattable de la « dénumérisation » Certains appels d’offres dans les collectivités sont passés sous forme numérique – obligatoire à partir d’octobre 2018 -, mais la préfecture demande aux collectivités de leur adresser les appels d’offres sur papier. Quand la collectivité propose de parvenir les documents sur clé USB, refus de la préfecture. Une région a même dû imprimer un semi-remorque de papier sur certains marchés à la demande de la préfecture pour ses contrôles. Résultat : 8 agents à temps plein sur 2 mois avec 2 copieurs dédiés. Qui a contrôlé le semi-remorque de papier ? Mystère. La région n’a eu aucun retour. Mais si pas de dossiers papier à la préfecture, pas de validation du marché et contrat avec le fournisseur. Pas de bras, pas de chocolat. Cette région se pose maintenant la question de passer un marché d’impression ! »
Finalement c’était juste une région un peu en retard sur d’autres collectivités ! Chez nous ça fonctionne depuis longtemps avec reconduction tacite sans recherche d’économies ne seraient-ce qu’environnementales.
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