Détruit à la suite d’un incendie criminel, le Centre Nautique Intercommunal (Vénissieux, Lyon et Saint Fons) voit sa reconstruction décidée en 2011 et achevée en 2015. La Chambre Régionale des Comptes s’est penchée sur l’exploitation de l’équipement depuis 2015, les ressources humaines et la situation financière. Il s’est avéré que cette reconstruction était nécessaire, pour faire face à une demande (400 000 entrées avant incendie), remplacer un équipement vieillissant et ainsi obtenir des coûts d’exploitation en baisse.
L’autorisation de programme est approuvée avec un coût estimé de 17, 5 M€ qui passera à 21,9 M€, néanmoins cette somme se situe dans la tranche moyenne nationale d’un tel équipement. Ce qui est reproché est surtout l’absence d’un plan de financement, ce qui est preuve d’une légèreté coupable. Une mutualisation des moyens avec la Ville de Lyon concernant l’eau a été source d’économie (l’alimentation est faite par un puits).
Avec ces nouveaux équipements, les charges courantes auraient dû baisser, or elles sont plus élevées en fonctionnement que l’équipement précédent (2.4 M€) et la fréquentation a fortement chuté (241 284 entrées) dès 2016. Outre les aspects pratiques, offres, horaires, la concurrence est très rude, le CNI n’est même pas cité dans « Le petit futé », à proximité du centre nautique Tony Bertrand, et il y a 17 centres de loisirs nautiques dans le Rhône !
La gestion des ressources humaines du CNI est lourdement pointé du doigt par le rapport pour son manque de rigueur. Le personnel continue de bénéficier d’un temps de travail annuel inférieur aux 1607 heures légales (jamais délibéré par le comité syndical). Cela entraine l’indemnisation de nombreuses heures supplémentaires, dont les modalités de comptabilisation ne respectent pas la règlementation.
Plus grave encore, les dépenses de personnel (33 équivalents temps plein) ont connu une augmentation anormalement élevée : +4.8% par an entre 2009 et 2016, soit + 38.5% en cumul. Enfin, des jours de congés ont été irrégulièrement accordés.
Le syndicat n’a pas calculé le coût moyen par usager. Les tarifs d’entrées ont été établis sans lien avec leur coût réel.
Le coût du fonctionnement est très supérieur en 2016 à la fourchette haute de la Fédération Française de Natation (+34%). Le coût de revient moyen d’une entrée plein tarif est de 9.95 €, pour un ticket de 5.50 €. Si des améliorations ne sont pas apportées rapidement, il faudra soit augmenter sensiblement les tarifs d’entrée, soit alourdir les contributions des communes qui ont progressé de 10% entre 2010 et 2016.
Avec ce dossier, nous avons un exemple typique de laxisme dans la gestion d’un syndicat intercommunal qui contraint les communes à augmenter le niveau de leurs impôts.
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