Le conseil départemental du Rhône a approuvé le 30 juin son compte administratif 2016. Il s’agit de son 2ème exercice depuis la scission avec la Métropole. Il est donc intéressant de voir si les résultats de la nouvelle équipe départementale corroborent ses intentions de remettre de l’ordre dans la gestion de cette collectivité.
Nous avons donc examiné les principaux chiffres 2016 en les comparant avec ceux de 2015. Nous souhaitions calculer cette comparaison par habitant, comme habituellement, mais l’augmentation déduite des chiffres publiés, 4,6% (+ 20 000 habitants) ne semble pas réaliste, celle-ci devant avoisiner 1%. Nous nous bornerons donc à regarder l’évolution globale :
montant global (K€) | croissance | |||
2015 | 2016 | Montant | % | |
recettes fonctionnement | 477 564 | 493 599 | 16 035 | 3,4 % |
dotations de l’Etat | 175 280 | 163 963 | -11 317 | -6,5 % |
Fiscalité, prélèvements déduits | 235 396 | 246 204 | 10 808 | 4,6 % |
dépenses fonctionnement | 445 674 | 432 839 | -12 835 | -2,9 % |
dépenses de personnel | 93 689 | 90 950 | -2 739 | -2,9 % |
ratio personnel/fonct. | 21,0 % | 21,0 % | ||
Epargne brute | 31 890 | 60 760 | 28 870 | 91 % |
Epargne nette | 1 604 | 39 129 | 37 525 | 2339 % |
Dépenses d’équipement | 69 671 | 54 098 | -15 573 | -22,4 % |
Dette au 31/12 | 423 810 | 423 179 | -631 | -0,1 % |
Les recettes de fonctionnement :
- elles croissent de 3,4% malgré une baisse des dotations de l’Etat de plus de 11 M€. Il faut cependant tempérer cette hausse du fait de l’augmentation des différents prélèvements supportés par le département et par le reversement de la plus grosse partie de la taxe d’aménagement à la Métropole
- En tenant compte de ces prélèvements, la hausse de la fiscalité de 10,8 M€ ne compense pas complètement la baisse des dotations de l’Etat qui est de 11,3 M€
Dépenses de fonctionnement :
- Elles baissent globalement de 2,9%,
- les frais de personnel baissent également de 2,9%, malgré une stagnation des effectifs (-4)
L’épargne (ou capacité d’investissement)
- L’épargne brute (solde de fonctionnement : recettes – dépenses) s’est considérablement améliorée, doublant presque (+28,9 M€). La compensation annuelle de 74 M€ versée par la Métropole s’avère donc indispensable à cet équilibre.
- Après remboursement de l’annuité, l’épargne nette passe de 1,6 à 39,1 M€, redonnant une capacité d’investissement significative.
Les dépenses d’équipement
- Elles baissent de 22 % à 54,1 M€
La dette
- Elle reste au même niveau que l’an dernier, après sécurisation des emprunts toxiques et répartition avec la Métropole.
- Si l’on tient compte de l’aide promise par le Fonds de soutien aux emprunts toxiques, elle n’est plus que de 348 M€
- Compte tenu de l’amélioration sensible de l’épargne brute, la capacité de remboursement passe de 11 à 6 ans.
Les dépenses nettes de fonctionnement par domaine
- Les dépenses sociales, difficilement maîtrisables, augmentent de 1,1%. Elles représentent 47,4% des dépenses nettes globales.
- Toutes les autres dépenses baissent, les principales étant
- L’administration générale : – 3,7%
- Les transports : -16%, compte tenu de la renégociation de certains contrats (4,4 M€ de moins que prévu)
- Les réseaux et infrastructures : -21%, due à une baisse de 4M€ du coût du réseau routier départemental.
En conclusion, la nouvelle équipe dirigeante a considérablement amélioré la situation financière du département :
- Elle a solutionné avec la Métropole le règlement des emprunts toxiques laissés par l’équipe MERCIER
- la baisse des dotations de l’Etat n’a pas été compensée par une hausse de la fiscalité
- l’augmentation des dépenses sociales a été contenue
- les autres dépenses ont toutes baissé
- la situation financière est à nouveau saine avec une épargne d’un niveau convenable.
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